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Forum international sur la crise alimentaire

«L'Afrique est mon cheval de bataille»

6 novembre 2008

Reno Fortin

La crise alimentaire affecte un milliard d'êtres humains sur la planète. Ce qui n'est pas rien surtout quand on réalise que la crise comporte des dimensions économiques, sociales, éthiques et environnementales. Devant cet état de fait, une centaine de personnes provenant des milieux socioéconomiques, gouvernementaux et universitaires se sont retrouvées le 15 octobre pour le forum international Crise alimentaire dans les pays en développement : enjeux, perspectives et solutions dans les pays de la Francophonie, au Centre culturel de l'UdeS.

Avec divers partenaires, la coopérative Maison de la francophonie (Maifracoop) de Sherbrooke a organisé l'événement. Son coordonnateur, Mamadou Dicko Baldé, chargé de cours en management public et étudiant au 3cycle en administration, était pleinement satisfait des résultats obtenus : «Les conférenciers ont démontré la complexité des enjeux par des présentations et des échanges d'une grande qualité», dit-il.

Parmi les conférenciers, Mama Moussa Diaw, un médecin généraliste spécialisé en épidémiologie qui habite Kolda au Sénégal, est venu parler de son expérience sur le terrain et présenter des extraits de son premier ouvrage Les otages. Il était particulièrement satisfait de constater les propos éclairants des participants, un heureux mélange d'étudiants, de professeurs et de membres de la société civile. «La perception généralisée de l'Afrique, pour un Nord-Américain, c'est souvent la guerre, la famine ou encore le besoin d'assistance, résume-t-il. Comme conférencier, je suis venu témoigner de mon expérience, car le développement de l'Afrique est mon cheval de bataille, précise Mama Moussa Diaw, alors que comme participant, je suis venu écouter la perception de cette crise alimentaire chez les autres conférenciers.»

D'autres conférenciers ont remis les pendules à l'heure sur la question africaine dont le professeur Luc Savard, du Département d'économie, avec Crise alimentaire et impact sur la pauvreté au Sénégal et au Mali : les destins croisés, ainsi que la professeure Dorothée Boccanfuso, qui a présenté État des lieux de la situation alimentaire : causes et solutions alternatives selon les rapports de la FAO.

Le directeur de programme au Centre de recherches pour le développement international à Ottawa, Mark Redwood, était également sur place pour livrer sa conférence Solutions alternatives à la crise alimentaire : agriculture urbaine et réutilisation des eaux usées. L'organisation avait également convié le professeur Alain Létourneau, responsable facultaire en recherche et études supérieures de la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie, à venir nourrir la discussion avec sa conférence Éthique et recherches agroalimentaires : impact des OGM sur la production agricole des pays en développement.

La richesse des échanges entre les participants a prolongé le Forum d'une trentaine de minutes sur l'horaire prévu. Ce qui confirme la nécessité d'un tel événement. Ces nombreux échanges serviront à rédiger les actes du forum qui seront disponibles en 2009. «Ces actes seront un fabuleux document de travail avec des solutions concrètes pour appuyer les nombreuses organisations dans le domaine, dit Dicko Baldé. De plus, le tout servira inévitablement comme matériel pédagogique ici à l'Université.»

Nul doute que la diffusion des actes pourra mieux faire connaître Maifracoop tout en améliorant son réseautage auprès des divers partenaires. L'organisme mis sur pied en 2004 a organisé l'événement avec le soutien du MAPAQ-Estrie, du ministère des Relations internationales du Québec, de la Faculté d'administration ainsi que de l'Université de Sherbrooke.